Des chercheurs de l’UHJ découvrent des neutrophiles ayant la capacité de lutter contre le cancer

22 janvier 2014: Une nouvelle étude de l’Université de Jérusalem montre que la forme la plus commune de globules blancs, appelés neutrophiles, contient de nombreux sous-types différents, dont certains combattent le développement du cancer alors que d’autres promeuvent sa progression. La recherche pourrait aider à ouvrir la voie à de nouvelles thérapies pour lutter contre le cancer en augmentant les neutrophiles anti-tumoraux tout en limitant les neutrophiles pro-tumoraux.

Traditionnellement, la recherche sur le cancer consiste à essayer d’identifier les aspects du développement du cancer qui peuvent être exploités thérapeutiquement par le biais de traitements tels que la chimiothérapie ou la radiothérapie. Durant la dernière décennie, de nouvelles approches du cancer ont impliqué l’activation du système immunitaire contre les cellules cancéreuses sans endommager les tissus sains. Elles se sont avérées efficaces sur un nombre limité de patients.

Toutefois, ces dernières années, il est devenu évident qu’en plus des cellules cancéreuses elles-mêmes, il y a des cellules saines entourant une tumeur qui joue un rôle critique dans la stimulation du développement d’un cancer. Ces cellules, qui fournissent un environnement favorable à la croissance de la tumeur et lui permet de se propager, sont des cibles potentielles pour des traitements contre le cancer.

Dans ce contexte, le rôle des neutrophiles, qui représentent entre 50% et 70% de tous les globules blancs, reste controversé. Alors que les neutrophiles sont traditionnellement associés à l’inflammation et la lutte contre les infections, des données suggèrent qu’ils jouent également un rôle important dans la biologie des tumeurs.
Dans une nouvelle étude publiée aujourd’hui dans la revue Cell Reports, des scientifiques travaillant avec des tumeurs de souris et des échantillons de sang humain contestent le concept selon lequel les neutrophiles matures sont limités dans leur capacité à changer et à prendre de nouvelles caractéristiques. Ils montrent également que, contrairement à ce que l’on croit, les neutrophiles ne sont pas une population homogène de cellules mais se composent au contraire en plusieurs sous-types.

La recherche a été dirigée par le Dr Zvika Granot, de l’Institut de recherche médicale Israël-Canada (IMRIC) de l’UHJ à la Faculté de médecine, et par le Dr Zvi Fridlender, de l’Institut de médecine pulmonaire du Centre médical Hadassah-UHJ.

Plus important encore, les chercheurs ont constaté que tandis que certains neutrophiles ont des propriétés anti-tumorales, d’autres au contraire promeuvent la progression de la tumeur. Ils ont également montré qu’aux stades précoces de la maladie, les neutrophiles tumoraux limitatifs prévalent. Cependant, au fur et à mesure que le cancer progresse, la sous-population de neutrophiles pro-tumorale qui favorise la croissance des tumeurs supplante la sous-population de neutrophiles limitant la tumeur et la contribution globale des neutrophiles devient pro-tumorale.

Selon le Dr Granot, « la nouvelle distinction entre neutrophiles nuisibles et bénéfiques ouvre de nouvelles possibilités diagnostiques et thérapeutiques. Nous évaluons actuellement les effets d’un renforcement de la population de neutrophiles anti-tumorale utile, tout en limitant la population de neutrophiles pro-tumorale, sur la progression de la maladie. En cas de succès, cette stratégie thérapeutique peut nous rapprocher du développement de nouvelles thérapies efficaces contre le cancer « .